En duo pour vacciner contre la pandémie de fausses informations

Mes collègues de SVT et moi avons pensé une séance d'1 heure pour conclure leur chapitre "Risque infectieux et protection de l'organisme", en 3è.
C'est aussi pour donner un sens concret immédiat au discours de vérification des sources que je serine aux élèves depuis 3 ans.
En effet, concrètement ils ne voient pas l'utilité puisque jusqu'à présent les recherches demandées dans le cadre scolaire ne les ont pas menés sur des sites"chelous".

Vu le temps imparti, il a fallu choisir quelles étapes simuler et comment.
J'ai fait le travail de sélection des pages web en amont, en sélectionnant des sites plus ou moins fiables. C'est aussi pour être sure qu'ils soient capables d'identifier la validité du site car les informations sont présentes, claires, sans ambiguïté.
Lors de la mise en situation, je précise le moteur utilisé, les mots-clés tapés et la place du site dans la page de résultats.
Ensuite, chaque groupe a 20 mn pour lire et analyser le document attribué.
Dans un deuxième temps, de nouveaux groupes sont constitués et chacun communique aux autres le contenu de son document, ainsi que sont indice de fiabilité.
C'est la seconde phase de simulation, un groupe du deuxième temps correspond à une personne qui a cherché des informations dans 6 documents.
Il ne reste plus alors qu'à rédiger une double conclusion :

• "Les risques éventuels liés à la vaccination sont-ils suffisants pour remettre en cause la vaccination ? Justifier la réponse"
• "Lors d’une recherche d’informations, que faut-il faire pour être sûr des réponses trouvées ?Expliquer comment."

Pour exploiter pleinement cette séance, il faudrait 2h. Mais, hélas, ce n'est pas possible. 

Aussi, très souvent, les élèves doivent rédiger la conclusion pour le cours suivant et la professeure de SVT corrige en classe.

la présentation vidéoprojetée en classe (avec aperçu des documents que les élèves doivent compléter)

Trivial book

Je dois commencer par vous dire que je ne suis pas une fan des jeux au CDI. Ici, nous n'avons pas de foyer, mais le midi, une salle est accessible pour le TLM (Temps Libre du Midi). Donc, si les élèves veulent jouer à un jeu de société, c'est là-bas ! Je me suis trop battue pour instaurer que le CDI ne soit ni un foyer, ni un salon de détente, ni un cybercafé, et j'en passe.

Par contre, j'adore passer par la ludification pour automatiser les apprentissages ou pour développer les appétits de lecture.
Alors, un jour, après avoir lu une article sur le web qui parlait du bookopoly,

j'ai réfléchi et j'ai décidé de détourner le jeu Trivial Pursuit©.
Au CDI, sur temps d'étude ou le midi, les élèves peuvent donc jouer au Trivial Book.
J'ai investi dans un Trivial Pursuit Family©, imprimé des feuilles de pions en forme de camemberts, préparé un classeur pour le suivi des élèves joueurs, et hop !

 

Ce jeu allie mes deux principales missions : les rendre autonomes dans la recherche d'informations et encourager leurs découvertes littéraires.

Lorsque je leur pose une question, ils peuvent chercher la réponse dans les documents du CDI (révision du classement des livres documentaires, recherche via PMB ou le Web selon le sujet).

Si le dé affiche la face portion de camenbert, ils gagent le droit de lire un livre. Mais attention, chaque livre doit être d'un genre littéraire différent. L'idée est de contrecarrer leur tendance naturelle à ne lire qu'un genre, voire qu'un auteur et sa série.

Comme certains sont vraiment poissards au dé, s'ils alignent 6 bonnes réponses à la suite, ils gagnent aussi le droit de lire un livre.

Une partie se termine quand ils ont lu 6 livres. Selon les élèves, elle peut durer de 3 mois à 3 ans. 

Pas grave, l'essentiel est d'éveiller leur curiosité !

Petit lundi, grosse semaine (1)

Cette chronique sera hebdomadaire et sera le journal de bord de mon quotidien.
Son titre est une expression québécoise.

Toute la semaine, les élèves venus en étude ont espéré être l'heureux gagnant du jour pour le calendrier de l'avent.

Lundi
J'ai assuré 3 heures d'EMI en 5è. Ils commencent l'écriture de leur "papier" pour l'enregistrement de leur émission de webradio (j'en parlerai prochainement dans un autre article).
J'ai assuré 1 heure d'EMI 6è. C'était la deuxième séance de découverte du catalogue PMB (séance à découvrir ici).
J'ai accueilli 66 élèves sur 3 heures d'étude (32 + 30 + 4).
J'ai mis à jour le suivi de mes classes sur mes fichiers personnels et sur le cahier de texte en ligne.

Mardi
J'ai accueilli 139 élèves sur 6 heures d'étude. Sachant que les 4è préparent des exposés sur de grandes figures qui ont combattu pour une liberté et que les 5è écrivent leur texte de webradio, j'ai passé mon temps à prodiguer conseils et méthodes de travail. Quel plaisir de les voir progresser !
Comme je fais parti d'un groupe de professeurs documentalistes qui mutualise le dépouillement des périodiques, j'ai dépouillé Tout comprendre (9 notices).
Avec un collègue, nous avons commencé à cogiter sur les emplois du temps de la Semaine Autrement qui a lieu début février.

Jeudi
J'ai assuré 1 heure d'EMI en 5è. Ils commencent l'écriture de leur "papier" pour l'enregistrement de leur émission de webradio.
J'ai assuré 1 heure d'EMI 6è. C'était la deuxième séance de découverte du catalogue PMB.
J'ai accueilli 57 élèves sur 3 heures d'étude.
Avec le collègue d'éducation musicale, nous avons monter le studio d'enregistrement de la webradio pour vérifier le matériel et paufiner nos balances. Il manque encore des câbles et des adaptateurs !!!

Vendredi 
C'est une journée un peu particulière, puisque la team english a lancé le Ugly sweater day au collège.

J'ai assuré 1 heure d'EMI 6è. C'était la deuxième séance de découverte du catalogue PMB.
Repas de Noël ce midi et pot de l'amitié ce soir, autant dire que j'expédie les affaires courantes avant de partir.

C'est quoi un document ?

Dans le collège où j'enseigne, j'ai la chance d'avoir des cours inscrits à l'emploi du temps des élèves. Je vois les élèves en classe entière, une heure tous les quinze jours, en 6è & en 5è. Par commodité, ces cours s'appellent EMI, même si en 6è, les deux premiers trimestres sont plus orientés information-documentation.

Puisque je commence ce journal de bord le 18 décembre 2019, je ne reviendrai pas sur l'intégralité de ma première séquence en 6è. Pourtant, pour ce premier article, j'ai envie de partager la séance sur la découverte de la notion de documents.
Pourquoi ? Parce qu'elle me paraît refléter mes convictions pédagogiques et didactiques.

Alors, concrètement, voici ce qu'il s'y passe :

• les élèves constituent des groupes d'affinité de 3 ou 4. En presque début d'année, ça les rassure et les impliquent.

• Sur leur table : 9 documents

• La consigne : regrouper les documents en piles et nommer les piles. Il existe 2 façons différentes de faire.
• yeux ébahis et gros points d'interrogation

• Alors, je dégaine mon arme secrète, réexpliquer avec un exemple / métaphore
• voici 9 crayons, regroupez les en piles et nommer les piles

• il leur faut environ 30 secondes pour répondre 
• 2 piles : une de FriXion© / une de fluos
• 5 piles, orange, bleu, vert, rose, violet
• à moi de compléter, en indiquant qu'ils ont donc fait des piles de couleur ou des piles de façon d'écrire et qu'il est impossible de mélanger les deux systèmes (mine de rien, j'installe dans leur inconscient la notion de classification, déjà distillée lors de la séance sur l'organisation de l'espace du CDI et qui leur sera utile à la séance suivante).
• Et c'est parti pour une demie heure de cogitations, d'échanges, de débats. J'ai déjà établi avec eux quelques règles et outils pour la gestion du travail de groupe (j'y reviendrai dans un autre billet).

• Le dernier temps du cours est consacré à la réalisation commune d'une carte mentale qui répond à la question "un document c'est..."
• Chaque groupe nomme les piles qu'il a constitué, pendant que je les note  (ordinateur relié au vidéoprojectuer / logiciel de mindmap / étiquettes flottantes). Attention, pas le droit de redire une étiquette déjà écrite ! (inspiré du jeu Thiagi le 5 en 5)
• Ensuite, nous relions les étiquettes en idées principales et secondaires.

• Cette carte mentale, je l'illustre et je leur imprime pour le prochain cours.

• Et pour bien qu'ils assimilent la différence entre support et nature du document, je conclue avec la métaphore suivante (je vous l'avais dit que la métaphore était mon arme secrète !) : 
• "Lorsque j'ai soif, j'ai envie d'un jus d'orange. Peu importe qu'il soit dans une bouteille en verre, une brique en carton, une canette en métal... Ce que je veux, c'est un jus d'orange frais. L'information c'est le jus d'orange et sa qualité ne dépend pas de son support (livre, périodique ou web)."

Qu'en pensez-vous ? Et vous, comment faites-vous ?

"Je me suis ordonné d'oser dire tout ce que j'ose faire" (Michel de Montaigne / Essais)

Après des années de lecture des blogs des collègues, malgré mes peurs de ne pas réussir à écrire régulièrement, de ne pas savoir partager mes convictions, mes réussites, mes doutes...
Je me lance à mon tour dans la tenue d'un journal professionnel.